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Créer des espaces sûrs et autonomes pour les femmes de la filière arganière du Maroc Nouvelles

7 février, 2023

Le projet REFAM (2018-23), financé par Affaires mondiales Canada, vise l’autonomisation économique des femmes de la filière arganière du Maroc, en professionnalisant le secteur et en accompagnant les femmes dans l’expansion de leurs activités économiques.

Au fil des années, le projet a su répondre à des besoins pressants, tant au niveau de l’accès aux marchés et à des opportunités génératrices de revenus, qu’au niveau de la santé, de la sécurité et du bien-être des femmes.

REFAM a été confronté à la COVID 19 et à l’arrêt de nombreuses activités. Pour soutenir les femmes dans cette période difficile, le projet a mis en place une assurance santé qui a permis aux 3314 adhérentes d’avoir accès à des services de médecine familiale. Pour de nombreuses participantes, c’était la première fois qu’elles pouvaient consulter un médecin sans avoir à sacrifier d’autres dépenses.

Témoignage de Mme Fadma, bénéficiaire de l’assurance: Grâce à cette assurance, j’ai fait une opération de la vésicule biliaire et j’ai bénéficié du remboursement du montant de l’opération. Au moment de préparation du dossier de prise en charge, j’ai bénéficié de l’appui de tout le monde, spécialement la présidente de ma coopérative.

Le travail dans la filière de l’argan est pénible et peut-être très dangereux: les femmes sont en effet à risques des piques de scorpions et aux morsures de serpent lors de la cueillette des fruits. Afin de mieux sensibiliser les femmes aux dangers liés à leur métier, le projet REFAM a développé des vidéos informatives, des webinaires ainsi que des ateliers de sensibilisation en arabe et en langue tamazight, afin de partager l’information sur les mesures de prévention. Au total, plus de 19 000 personnes ont été sensibilisées aux risques de la collecte.

Outre les besoins en santé en sécurité, le projet REFAM a su répondre aux désirs des femmes d’en apprendre davantage sur la finance, la gestion et l’épargne. En organisant plus de 90 ateliers sur l’éducation financière, quelque 1457 femmes ont pu être sensibilisées aux différents outils en finance disponibles, notamment les comptes bancaires, et ont appris à s’assurer de la rentabilité de leur entreprise et à planifier durablement leurs activités.

Témoignage de Madame Saadi : Cette formation d’éducation financière est très importante, il y a des femmes qui n’ont jamais entendu parler de l’éducation financière et on nous a présenté lors de cette formation des outils qui sont très importants, à savoir : comment manager et faire une gestion financière, car généralement très peu de femmes qui font la gestion financière que ce soit à la maison ou dans leur entourage. En ce qui concerne la coopérative, il y a la gestion car c’est obligatoire d’avoir un comptable, en plus on a appris lors de cette formation comment gérer les projets.

Le projet REFAM vise également à renforcer les compétences personnelles des femmes et à soutenir leur capacité en leadership, afin d’être mieux à même d’être des actrices de changement dans leurs communautés. Les gestionnaires des coopératives ont été appelées à identifier leurs meilleures compétences et à en tirer parti pour le bien-être de leur entreprise. Au total, 76 gestionnaires ont profité de ce programme.

Témoignage de Madame Amzal: J’ai participé à la formation sur les compétences personnelles et j’ai appris des techniques et moyens de communication et la confiance en soi que je pourrais déployer dans ma vie personnelle et professionnelle. Surtout nous en tant que coopérative, nous sommes en relation directe avec les femmes, je peux maintenant et grâce à ces techniques acquises, mieux se comprendre avec elles et mieux leur transmettre nos idées ainsi que de maintenir une bonne communication avec elles. Cette formation m’a permis de donner une importance et une estime de soi et d’optimiser mes efforts à la limite de mes capacités personnelles.

Le projet REFAM a su répondre à plusieurs des besoins criants des femmes de la filière arganière du Maroc, mais il subsiste encore de nombreux défis pour que les femmes aient un plein contrôle sur leur autonomisation économique. Les changements climatiques, notamment, mettent en danger le bien-être de la filière, particulièrement les sécheresses prolongées qui réduisent la capacité des arbres à produire les fruits et rendent plus vulnérables les familles dans les zones rurales. De plus, une structuration en amont de la filière ainsi qu’un renforcement à l’accès aux marchés nationaux et internationaux demeurent des objectifs à long-terme auxquels il faut répondre, afin que les femmes des coopératives puissent durablement commercialiser le fruit de leur labeur.


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