Histoire

L’enseignant : un leader de transformation sociale au Mali Histoire

5 octobre, 2022

Le 5 octobre 2022 marque la Journée mondiale des enseignants.es durant laquelle nous souhaitons reconnaître le travail de ces héros du quotidien qui, grâce à leur volonté, leur passion et leur créativité, deviennent des références et des acteurs de transformation clés de notre société.

Détenant une place centrale dans le système éducatif à l’échelle mondiale, l’enseignant suscite la confiance, la curiosité et la motivation des élèves afin de favoriser l’innovation en classe. Cependant, les différences et les disparités observées dans les salles de classe pourraient nuire aux efforts de transformation qu’ils produisent au quotidien.

Dans ce contexte, la lutte pour un système éducatif équitable et de qualité pour les enfants et les adolescents au Mali est l’un des défis les plus importants auxquels est confronté le pays, qui affiche un taux d’analphabétisation de 35,5 % en raison du faible nombre d’enfants scolarisés. En effet, on estime aujourd’hui que 73,8 % des filles sont inscrites dans le premier cycle de l’enseignement fondamental (école primaire) contre 85,8 % pour les garçons. Ce pourcentage diminue au niveau du deuxième cycle ; seulement 15% des filles sont inscrites à l’école, contre 21 %pour les garçons. Ces chiffres démontrent un accès inégal à l’éducation de même qu’un faible taux de réussite scolaire pour les filles.

Cowater International, Leader de Changement

Cowater International a mis en œuvre il y a trois ans un projet pour promouvoir la scolarisation des filles au Mali (SCOFI), financé par Affaires Mondiales Canada,  la Fondation One Drop et la Fondation Conrad N. Hilton, dont le résultat ultime vise à améliorer l’accès, le maintien et les résultats scolaires des adolescentes de 13 à 15 ans y compris celles vivant avec handicap et les déplacées de conflits selon une approche systémique intégrée qui mobilisent les enseignants et l’ensemble des acteurs gouvernementaux et communautaires.

Depuis le début de sa mise en œuvre, le projet a contribué à la construction et la réhabilitation d’infrastructures d’eau, d’assainissement et d’hygiène genrées incluant la gestion de l’hygiène menstruelle dans 45 écoles des cercles de Yangasso et Bla ainsi que la réactivation ou création de 90 comités de gestion scolaire (CGS). De même, le projet a supporté des sessions de formation sur l’intégration de concepts et de méthodologies pour une éducation plus inclusive auprès des agents des services centraux et déconcentrés du Ministère de l’Éducation Nationale (MEN), des directeurs d’école (DE), des enseignants des 90 écoles de Barouéli, Bla, Ségou et Yangasso. Le projet a permis de créer 50 Clubs d’adolescents « Nyéléni » (CAN) afin de favoriser l’engagement des adolescentes et adolescents comme acteurs de changement.

Journée de l’Excellence 

Le 23 septembre dernier a eu lieu la cérémonie de reconnaissance de l’excellence du corps enseignant ainsi que le personnel administratif de l’académie de Ségou placée sous la haute responsabilité du Gouverneur de la région, un événement qui visait à récompenser les filles et les enseignants de l’établissement d’enseignement pour la qualité des efforts fournis pour être parmi les lauréats et semer la culture de l’excellence en milieu scolaire tant au niveau des élèves aussi bien qu’au niveau de l’encadrement.

Yacouba Coulibaly, exemple inspirant d’engagement et enseignant Lauréat Diofrongo 2ème cycle C CAP de Sanando, était l’un des trois enseignants récompensés lors de la Journée de l’Excellence. Il s’est distingué par sa persévérance dans l’enseignement à défaut de bénéficier du confort procuré par une salle de classe pour transmettre ses savoirs.

Le professeur Coulibaly sensibilise les parents la veille des évaluations afin qu’ils laissent leurs enfants faire les évaluations : « Pour moi, la réussite scolaire des enfants doit être la priorité des priorités. Le métier d’enseignant n’est pas fait pour être riche ; mais un enseignant est fier de voir ses élèves réussir après l’école ».

Un autre cas inspirant est celui de l’enseignant Moussa Fofana, Enseignant Lauréat Konobougou 2ème Cycle B CAP de Barouéli, qui est conscient du rôle primordial des enseignants dans la promotion de la scolarisation des filles : « Beaucoup de parents pratiquent le mariage précoce parce qu’ils ne sont pas conscients de l’importance de l’école. Mais grâce au Projet SCOFI, la donne commence à changer. Pour encourager davantage les filles à continuer l’école, nous avons désigné des filles comme responsables de chacune de nos quatre classes ».

Le projet dans sa mise en œuvre a entrainé des changements et des progrès significatifs dans l’accès équitable et maintien accru des adolescentes, y compris celles qui sont handicapées et déplacées, à une éducation de qualité et inclusive et à un environnement d’apprentissage sécuritaire. Il est important que l’approche systémique du projet qui intègre toutes les parties prenantes qui font la différence pour aborder le problème, ait réussi à améliorer le travail conjoint des agents du ministère de l’Éducation nationale, y compris les structures déconcentrées et les enseignantes et enseignants, favorisant l’insertion et l’apprentissage des adolescentes et adolescents.


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