Soutenir les communautés tchadiennes à s’adapter plus efficacement aux impacts du changement climatique.
Le Tchad est l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde. Avec 88 pour cent de la population dépendante de l’agriculture pour leur subsistance, l’impact du réchauffement climatique sur le bien-être économique des personnes est énorme. Les effets de la vulnérabilité dans l’agriculture, la foresterie et l’utilisation des terres entraînent des réductions de rendement de 10 à 25 pour cent des cultures alimentaires, principalement le mil, le sorgho et le maïs. Ces pertes de productivité sont dues à des déficits d’eau causés par des sécheresses successives, des températures élevées, des saisons agricoles dysfonctionnelles, des perturbations dans les cycles de vie des cultures. Un accès limité aux infrastructures d’irrigation, la désertification et la dégradation des terres et des forêts aggravent les effets sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. Les défis post-pandémiques et la guerre en Ukraine approfondissent davantage l’insécurité alimentaire au Tchad.
Le Tchad a donné la priorité aux efforts d’adaptation au changement climatique et a élaboré un Plan national d’adaptation (PNA) pour faire face aux risques climatiques à court, moyen et long terme. De plus, le Tchad s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,5 pour cent (inconditionnel) et de 19,3 pour cent (conditionnel) par rapport au scénario de référence, ou « business as usual », d’ici 2030. Un élément clé de la réponse du Tchad consiste à renforcer la résilience des communautés locales et des écosystèmes aux impacts du changement climatique en favorisant un large éventail de mesures d’adaptation dans l’agriculture, l’élevage, la gestion de l’eau, l’environnement et les forêts, les énergies renouvelables, la gestion des risques et d’autres domaines.
L’Union européenne soutient les efforts du Tchad pour faire face aux impacts du changement climatique sur les populations et l’économie. Depuis 2022, grâce au financement de l’Union européenne dans le cadre du projet Alliance mondiale pour le changement climatique (GCCA+ Chad), Cowater International apporte une assistance technique au projet « Renforcement de la gouvernance et de la résilience climatique au Tchad ». Ce projet vise à accroître la résilience au changement climatique dans trois provinces tchadiennes : Mandoul, Lac et Salamat.
Tout d’abord, le projet promeut des solutions d’adaptation résilientes au climat. Il travaille au niveau local pour favoriser la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles qui réduisent les émissions de carbone et promeuvent la sécurité alimentaire pour les communautés bénéficiaires. Au total, plus de 5000 personnes vulnérables, dont 30 pour cent de femmes, bénéficieront d’un meilleur accès à des aliments produits grâce à des pratiques agricoles respectueuses du climat dans les trois provinces ciblées.
Ensuite, le projet soutient l’amélioration des pratiques de gestion des sols et des terres. Les pratiques d’amélioration et de restauration des sols ont déjà couvert plus de 160 hectares de terres agricoles dans les provinces de Lac et Mandoul. 1438 agriculteurs et agricultrices constatent les avantages d’une augmentation des rendements et de meilleures pratiques de gestion de l’environnement grâce à l’application de nouvelles techniques d’adaptation, telles que l’utilisation de compost et les pratiques agroforestières. En particulier, les rendements du sorgho, du maïs, du piment, de l’oignon et de l’ail ont connu une augmentation de 30 à 35 pour cent dans les provinces de Lac et Mandoul. Six étangs pastoraux équipés de systèmes de pompage solaire de 12 m3/h fournissent de l’eau à plus de 3000 têtes de bétail. Les installations solaires dans les provinces de Lac, Mandoul et Salamat ont permis d’éviter l’émission de 31 tonnes de CO2 par an. La distribution de 1000 foyers améliorés à 1000 ménages dans la province de Mandoul a permis d’éviter une utilisation annuelle de 95 928 tonnes de bois, soit l’équivalent de 172 671 tonnes de CO2.
Enfin, le projet promeut l’éducation environnementale. Huit clubs environnementaux ont été créés dans huit lycées de la province de Mandoul afin de sensibiliser les jeunes et de les éduquer aux solutions et pratiques environnementales durables.
La mise en œuvre du projet GCCA+ a permis de renforcer la cohésion sociale et de soutenir une culture du dialogue au sein des communautés grâce à la création de comités conjoints pour la gestion des nouvelles infrastructures d’adaptation et de mémorandums de gestion des terres négociés dans la province de Lac. Le projet GCCA+ a également soutenu le renforcement des capacités de 40 femmes et jeunes pour le traitement, la préservation et la commercialisation des produits agricoles et animaux. Il a permis la formation de 40 jeunes dans les métiers agricoles de petite taille (conception d’installations, maintenance de kits solaires, pompes hydrauliques) et la production de semences certifiées.
Dans l’ensemble, les interventions du projet GCCA+ contribuent de manière significative à la promotion d’une économie diversifiée et résiliente au climat au Tchad. GCCA+ soutient l’établissement d’une trajectoire de développement axée sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en réduisant les vulnérabilités sociales et les inégalités, et en garantissant l’utilisation durable des ressources naturelles du pays.
